C’est
les mains dans la boue que nous découvrons la future maison de Petra. Nous
commençons le chantier par un workshop avec Florian Primbs l’architecte et Darren
ouvrier qualifié, afin de saisir les bons gestes et les différentes étapes nécessaires
à la fabrication d’un « mur hight-earth ».
La
maison construite dans sa totalité en ossature bois, est divisée en deux, par
deux techniques différentes de remplissage et de finition des murs. La première
assez classique comprend une bonne isolation en laine de mouton placée entre
les montants bois, une couche imperméable, et un bardage bois en finition
extérieure. La seconde consiste à remplir de terre les murs orientés nord et
ouest (dans l’hémisphère sud tout est inversé) afin d’utiliser les qualités de
la terre et l’énergie solaire (un avant-toit permet d’éviter les surchauffes
d’été). C’est cette seconde technique qui m’intéresse d’avantage aujourd'hui.
Light-earth est un procédé de construction qui
consiste à mélanger de la boue (argile et sable) et des morceaux de paille, ou
autres fibres végétales, pour former des briques ou remplir une structure
principalement en bois. Ce mélange allie les propriétés d’inertie thermique, et
de régulation hygrothermique de la terre, aux qualités d’isolation d’un autre
matériau, permettant de répondre aux nouvelles exigences environnementale dans
la construction. Une imperméabilisation est nécessaire à l’extérieure, après la
pose d’un enduit en terre. On obtient alors des parois légères, faciles à
construire, respectueuse de l’environnement et peu coûteuse, mais qui comme
toutes les méthodes de construction en terre, demande un travail intensif et
long.
Sa mise
en œuvre est simple et ne nécessite pas de matériel sophistiqué ni de
compétences particulières. De même sa mise en œuvre, sans transport, sans
cuisson, sans processus de transformation industriel lui confère une empreinte
écologique et un bilan Carbone exceptionnel.
En
réalité comment ça marche ? La première étape consiste à mixer à l’aide
d’une machine à pétrir le pain, l’argile, le sable, le matériau isolant (dans
ce cas de la roche volcanique) avec de l’eau afin d’avoir la consistance idéale,
ni trop liquide ni trop compacte. Puis les mur sont remplis de terre et tassés
avec un système de banches qui sont déplacées au fur et à mesure que le mur
s’élève. Cette étape terminée, l’ensemble des parois est recouvert par
plusieurs couches d’enduits en terre (mélange d’argile, de sciure de bois, de sable et d’eau). A l’aide d’une
truelle, on balance des petits tas de cette pate collante sur les murs en ayant
préalablement recouvert de grillage les larges montants en bois pour une
meilleure accroche de l’enduit. Puis on étale avec une taloche, faisant en
sorte que le rendu soit plutôt lisse et droit. Une toile de joute imbibée de
boue est ensuite posée sur cette première couche afin d’uniformisé le tout et
d’éviter les fissures. Une seconde couche de terre étalée avec précision vient
recouvrir le tout, et est griffé afin de recevoir l’enduit à la chaux qui
terminera le mur extérieur et gardera les propriétés respirantes du mur. A l’intérieur
les couches d’enduit peuvent être remplacées par la pose d’une plaque de plâtre
fixée sur les montants bois.
Le résultat
est plutôt surprenant et adaptable à tout style de vie. En effet ce matériau traditionnel
est largement compatible avec les nouvelles formes architecturales et les exigences
environnementales et esthétiques contemporaines. Le chantier devient un lieu
convivial puisque tout le monde peut y participer. Les matériaux nécessaires sont
naturels, sans danger pour la santé, et peuvent être présent dans notre jardin,
ce qui réduit considérablement le cout de la construction. Seul bémol c’est
beaucoup de travail, et le chantier est vraiment sale, il faut donc bien le
protéger et gérer les déchets de terre au fur et à mesure.
Florian Primbs founded NZ earth
builders in 2004, first company specializing in cement-free earthbuilding,
light-earth techniques and earthen plasters. www.nzearthbuilders.co.nz